Voilà un moment que je n’ai rien écrit sur mon blog. Or, comme la nature et moi-même avons horreur du vide, j’ai décidé d’inaugurer un nouveau chapitre, intitulée « bile noire ».

Pour les ignorants, les anciens appelaient bile noire la mélancolie, la dépression.

Parce que c’est mon blog et que j’y fais ce que je veux, je vais faire couler entre ces lignes le fiel dont regorgeais mon cœur et mon âme torturée, voir tortueuse, à l'adolescence.

C’est un tragique événement, survenu il y a quelques semaines, qui m’a donné l’idée de ce thème : un ancien camarade de classe du lycée s’est tué en voiture. Il laisse une femme et deux petites filles. Je ne l’avais pas revu depuis le lycée.

Cet accident m’a fait remonté les années et revivre cette époque, tel un couteau que l’on tournerait dans une plaie. Car, oui, le lycée était pour moi une plaie à vif, où je ne me reconnaissais pas, ne me retrouvais pas.

Si je vous dis tout ça, c’est pour que compreniez un peu mieux mon état d’esprit à l'époque et un peu après. A part que je suis en thérapie depuis sept ans, et qu’il a fallu que ma petite amie me quitte à cette époque pour que je décide de consulter.

Mais je digresse : pendant mes années lycée, j’étais tellement plein de bile qu’il fallait que je l’évacue. L’écriture a été mon exutoire. Et tel un Rimbaud, je n’ai pratiquement plus écrit depuis. Et comme finanelement j'aime beaucoup ces textes, je vais les diffuser ici, héhé.

Le premier que voici n’a pas de titre. C’est un poème assez représentatif du ton donné à mes écrits.
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Aujourd'hui, j'ai erré sur les routes du destin.
Aujourd'hui, j'ai pensé à tous ces bâtisseurs,
A ces divins menteurs qui créèrent le matin,
Que je renie et dont je viole les petites sœurs.

Trêve de faux-semblants aussi mesquins et puants,
Ces mensonges éhontés me mouillent les dents du fond.
Je n'crois plus en l'humain, en un monde aussi puant.
Je suis sur la pente raide, je vais toucher le fond.

Mon but est de périr, de briser ce carcan,
D'enflammer les cœurs purs, de leur mettre un boucan,
Un bancanal terrible qui les f'ra réfléchir.

Faites que ma mort scénique soit l'illumination
Des âmes en perdition ; l'ultime libération.
Ô mort, j'entends ton ode. Qu'elle m'empêche de fléchir.